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Covid 19 | La page est-elle vraiment tournée ? : Bas les masques !

Les gestes barrières? C’est fini !

Qu’en est-il des dispositions prises pour éviter la propagation de la pandémie de la Covid 19, de l’obligation de porter des masques, de la distanciation, des gestes barrières, etc.?

Les Tunisiens les ont appliquées durant peut-être une semaine, dix, quinze jours puis les choses sont revenues à la normale. Ces contraintes, on avait ressenti la nécessité de les appliquer et de les subir, avant, puis, en pleine pandémie. Le discours qu’on leur tenait était si proche qu’on se sentait mobilisé, prêt à apporter sa contribution dans cette lutte dont le monde entier sentait la déferlante. Et ce furent les chiffres qui s’affolaient en Chine, en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne, aux USA, en France…Cela donnait froid dans le dos. Comment ces mastodontes se sont-ils laissé surprendre ? Alors qu’on les sentait à l’abri de tous ces genres de surprises, la vérité éclatait dans toute sa consonance dramatique. Les cercueils se suivaient, les morgues étaient débordées, même les vivants commencèrent à douter.

Mobilisation au bon moment

Les premières dispositions prises à l’annonce de la menace, la mobilisation (et le dévouement) pleine et entière du cadre médical et paramédical, la fermeture immédiate des frontières en dépit des sacrifices économiques et leurs répercussions, ont sauvé la situation et mis le pays sur la voie passante.

Les communiqués du ministère de la Santé, confortés par ceux de l’OMS et des bulletins qui émanent de tous les pays du monde, ont fini par convaincre les tunisiens : ils ne sont plus menacés et la «victoire» sur le virus est bien réelle.

On a beau rappeler que rien n’est fini et que l’ouverture des frontières allait constituer une menace, en vain.

A la date du 11 juillet, on a dénombré 1263 cas. 1076 personnes se sont rétablies et 137 sont encore malades. Le nombre de décès, heureusement, n’a pas bougé depuis un bon bout de temps. Il s’élève à cinquante. Tous ces nouveaux cas sont certes, en majorité «importés» mais les statistiques continuent de «bouger» et la prudence demeure de rigueur. Rien n’y fait.

Les gestes barrières (un mètre de distance, se laver les mains régulièrement, éviter de se toucher le visage, éternuer dans son coude) ? C’est fini !

Sur les plages, tout est normal. Dans les marchés, on déambule tranquillement. Dans les mosquées, on ne porte presque plus de masque et même la distanciation n’est plus respectée à la lettre. La majorité n’amène plus un tapis personnel pour prier. On prenait la température à l’entrée. Il n’en n’est plus question.

Entre science et réalité

Dans les grandes surfaces, on se bouscule pour avoir sa part de la promotion du jour. Adieu les antiseptiques gluants, même s’ils ont certainement joué un rôle important.

Le port du masque ? Ceux qui en portent encore vont finir par devenir d’étranges créatures. D’ailleurs à ce propos, les avis et tendances diffèrent : «Entre la science et la réalité, il faut être pragmatique. La science dit qu’il n’y a pas de preuves formelles qu’il soit 100% protecteur. Mais actuellement, sans vaccin et sans traitement, rien n’est 100% protecteur».

Les seules qui tiennent encore à quelques-unes des recommandations, ce sont certaines administrations qui y trouvent d’ailleurs un moyen d’éviter autant que possible se peut le contact avec le public. Un public qui, dehors, stoïquement subit la canicule, parce qu’il est bien obligé. Un bulletin de naissance, ou un document à retirer pour compléter un dossier, c’est le genre de paperasse qui a la vie longue. Les morsures du soleil et pas un seul arbre pour avoir un brin d’ombre, ça ne change rien. Il faudrait préciser qu’à l’intérieur, la clim fonctionne à plein régime…

Cela se résume en quelques mots : il faudrait changer de discours, être pédagogue, trouver les mots justes pour convaincre. Ces conférences de presse ne fixent plus l’attention. On écoute beaucoup plus les véritables spécialistes. Des hommes et des femmes qui sont plein dedans et qui savent de quoi il retourne.

Passés à autre chose

Même le personnel de la santé semble être passé à autre chose. On revisite les affectations, on déclenche des grèves, on rouspète pour faire valoir ses droits. Le Covid19 ? On a l’impression de dire qu’il était bien passé dans les parages, mais qu’on ne le voit plus ces derniers temps.

Place aux mariages, aux fiançailles, aux festivals et aux caprices de l’été.

Tout cela n’est pas très sérieux et même les rappels que l’on entend de temps à autre ne semblent plus avoir prise sur une population qui a complètement tourné la page. Est-ce la faute à ces discours qui ne portent plus cette incontournable consonance pédagogique et qui n’arrivent plus à convaincre et à inviter à la réflexion ?

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